Omniprésent dans le langage courant depuis de nombreuses années, il n’existe pas encore de définition complète, consensuelle ni opérante du burn-out. Les spécialistes se réfèrent encore généralement à la définition donnée en 1975 par le psychiatre américain Herbert Freudenberger qui le décrit de manière générale comme un état d’épuisement professionnel, à la fois émotionnel, physique et psychique, ressenti face à des situations de travail émotionnellement exigeantes.
S’il est éprouvé face « à des situations de travail », le burn-out n’est jamais à 100 % d’origine professionnelle ; il est également lié à des problèmes de santé ou de « vie hors travail ».
Cette imprécision sur les contours du burn-out rend d’autant plus compliqué son appréhension par la loi. Le législateur se trouve mal à l’aise vis-à-vis de cette notion et refuse que le syndrome d’épuisement professionnel figure dans l’un des tableaux de maladies professionnelles, ce qui aurait permis de présumer le lien entre la pathologie constatée et le travail. Par conséquent, pour faire reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle, il est nécessaire d’entamer une procédure devant un comité régional de reconnaissance de maladie professionnelle (CRRMP), de souffrir d’une incapacité permanente partielle (IPP) d’au moins 25 % et d’apporter la preuve du lien entre sa pathologie et le travail. Le nombre de cas d’épuisement professionnel reconnu comme « maladie professionnelle » est au final très faible (quelques centaines de cas pour environ 600.000 accidents du travail par an en France).
Dans ce contexte, les partenaires sociaux et les parlementaires (voir le rapport d’information de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale du 15 février 17 et le rapport établi par Madame Charlotte Lecoq, député du Nord le premier ministre au mois de juillet 2018) sont d’accord sur au moins un point : faute de pouvoir en donner la définition précise et de bien le guérir, il faut « prévenir » en renforçant les actions de prévention du burn-out dans les entreprises.
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Dans la mesure où il est prouvé que le syndrome d’épuisement professionnel trouve également son origine dans des problématiques liées à la santé et à « la vie hors travail », pourquoi ne pas élargir les actions de prévention aux domaines touchant à la santé personnelle et à « la qualité de vie hors travail » ?
Il faut attaquer le mal à sa racine. Si le mal est causé, au moins partiellement, par une mauvaise surveillance de sa santé et/ou par des déséquilibres dans sa vie personnelle, pourquoi ne pas l’expliquer aux intéressés ?
Pourquoi ne pas essayer de présenter aux professionnels les clés (c’est-à-dire les différentes origines du burn-out recensées à ce jour, les moyens personnels à mettre en œuvre…) pour échapper au mal-être au travail ?
En tout domaine il est nécessaire d’abord d’établir clairement le diagnostic, et ensuite de le traiter.
Grâce à l’analyse de centaines de cas de personnes en situation d’épuisement professionnel, une association d’origine alsacienne, le CREDIR, a théorisé ces concepts et élaboré des recommandations aux dirigeants comme aux salariés pour surveiller de manière régulière leur santé (suivi médical régulier, sommeil, …) et dynamiser leur « qualité de vie hors travail » (protection contre les addictions, gestion de la solitude, aménagement de moments de convivialité, activité physique, notion de « troisième vie »).
Le CREDIR dispense des actions de formation et de prévention auprès des dirigeants et des salariés, en France et en Belgique.
Son approche est totalement innovante dans la mesure où elle s’appuie directement sur les véritables causes du burn-out (origines professionnelles mais également non professionnelles) ; elle ne se limite pas à des actions liées à « la qualité de vie au travail », mais sait l’élargir aux problématiques de « santé » et de « qualité de vie hors travail ».
Le CREDIR a mandaté Hugues de Poncins, avocat spécialiste en droit social, pour le représenter et être son ambassadeur auprès des entreprises, des syndicats et des pouvoirs publics.